Il y a peu de séries « mélo » qui parviennent à convaincre. This Is Us, diffusée depuis la rentrée sur Canal+ Séries, est de celles-là. Avec finesse, elle nous accroche à des personnages qui n’ont d’extraordinaire que leur côté ordinaire et on en redemande.
Leur point commun ? Naître le même jour. Jack est pourtant le père de Kate et Kevin, jumeaux. Et celui de Randall, adopté le même jour. Ensemble, ils ont fait une famille, avec ses dysfonctionnements, ses disputes et tout son amour. Chacun porte ses failles mais sait qu’il peut compter sur les autres.
This Is Us ne montre pas de consultant criminel, de super-héros ni de personnes aux habilités extraordinaires. La série montre des gens « normaux ». Kate se débat avec des problèmes de poids, Kevin est un acteur qui aimerait qu’on ne se limite pas à sa belle gueule, et Randall se pose des questions sur sa filiation. Leurs questionnements très actuels résonnent avec ceux, dans le passé, de leurs parents. L’un éclaire l’autre, les révélations se suivent. Mais attention, là encore, pas de monstres sortis du placard ; ce sont des humains normaux.
Et c’est bien là la force de This Is Us qui, avec délicatesse, nous amène à aimer des personnages qui pourraient être tout un chacun. Dans leur humanité, dans leur sensibilité, Kate, Randall, Kevin et leurs parents nous touchent. Ici, pas d’hystérie, pas de drame, si ce n’est celui, quotidien, de ceux qui se débattent avec leurs doutes.
L’autre intelligence de la série, c’est de faire les choses en douceur ; un geste, un regard, suffisent parfois à faire naître un sentiment, et la série utilise tous ces ressorts. On est loin des rires enregistrés, de la musique qui prend par les sentiments, This Is Us déroule une bande originale résolument rock et extrêmement moderne.
Et si cela fonctionne, c’est parce que, au-delà d’une écriture tout en finesse et en justesse, les acteurs, eux aussi, parviennent à nous toucher. Il y a d’abord les parents : Mandy Moore, surprenante, et Milo Ventimiglia, débarrassé de sa cape de héros. Ils parviennent à nous faire accepter sans embarras des flash-back au look 70’s qui, par conséquent, n’ont rien de poussiéreux. Et puis les enfants, en commençant par l’incroyable Chrissy Metz, qui joue une Kate porteuse de rires et de larmes, impeccable. Tous, en règle générale, parviennent à jouer sur le fil, celui, si complexe, du mélo qui bascule dans le rire. Et les larmes de joie deviennent larmes de tristesse, et inversement.
Et parce que This Is Us a cette intelligence, on finit par faire sienne l’affirmation du titre : This Is Us, c’est eux, certes, mais c’est aussi nous tous. Et sans démontrer, la série parvient à faire réfléchir, faire avancer. En bref, on aime, on adhère et on espère continuer sur cette lancée !