William Masters est chercheur dans l’Amérique des années 1950. Celle où les femmes sont à la maison, pendant que leurs maris œuvrent, boivent leur whisky entre eux et sortent le soir pour tenter d’oublier qu’ils font le malheur de leur foyer. Caricatural ? Certes. C’est du moins le point de départ de la série qui s’intéresse au parcours de « Masters », spécialiste de la fertilité, qui va devenir, presque malgré lui, une sommité sur le terrain du plaisir féminin.
Plus léger et moins engoncé dans les bureaux que Mad Men – dont elle partage l’ancrage historique et l’univers masculin – Masters of Sex a su s’imposer en quelques épisodes.
La série passe très rapidement du machisme à une narration orientée vers les femmes, dès qu’arrive dans cet univers Virginia Johnson. La demoiselle est brillante, mère célibataire qui mène de front famille et carrière. Elle va bouleverser les idées de Masters et le microcosme de ses collègues en ouvrant la discussion sur le plaisir féminin et, plus largement, sur la place des femmes dans une société qui les désire domestiques. Des femmes qui, peu à peu, s’imposent et prennent le pouvoir.
A force de petites attaques au conformisme ambiant, la série révèle des personnages aux facettes plus complexes. Ils s’avèrent, dès lors, plus sombres ou moins crétins qu’on ne le pensait. Femmes et hommes en prennent pour leur grade et, très vite, deviennent attractifs et plus proches de nous qu’il n’y paraît.