La 31e édition du Festival du Film de Sarlat a démarré tambour battant ce mardi 8 novembre. Si les six cents lycéens avaient déjà ouvert, en exclusivité, le bal des festivités lundi 7 à 20h30, avec la projection du cultissime La dolce vita de Fellini, suivi de son 8 ½ ce mardi matin, les autres festivaliers ont pu se jeter dans les salles du cinéma Rex à partir de 13h45.
Quatre découvertes en avant-première leur ouvraient les bras. Au choix, Nostalgia de Mario Martone, Le Bleu du caftan de Maryam Touzani, Nos soleils de Carla Simon, et Godland de Hlynur Palmason. L’Italie encore, le Maroc, l’Espagne et l’Islande. Beau programme, porté par des mises en scène fortes, et des regards pleins d’acuité sur le monde. Du cinéma ample et serré, humaniste et marquant. En avant-première bien sûr, et à suivre dans les semaines qui viennent en sorties nationales.
L’invité vedette de la journée, c’était bien sûr l’homme-orchestre du film d’ouverture, Reste un peu (voir notre critique), également en compétition parmi les sept opus en lice pour la Salamandre d’or. Gad Elmaleh a joué avec décontraction le grand jeu de la présentation en festival, à une semaine de la sortie en salle de son second long-métrage comme auteur-réalisateur-interprète. Conférence de presse, photo-call, interview radio en direct pour France Bleu Périgord, et séance de gala, avec présentation avant le film et rencontre à l’issue de la projection. Parler de soi, de son rapport aux siens, à son intériorité, à sa spiritualité, semble avoir donné le « la » de la programmation sarladaise 2022, tant les œuvres en compétition semblent nouer des liens profonds avec ce que l’on est, d’où l’on vient, et avec celles et ceux dont on est le fruit.
Le président du Festival Pierre-Henri Arnstam l’a clairement énoncé dans son discours introductif, le public est présent en nombre aux premières projections sarladaises, mais il doit impérativement rester fidèle à la salle de cinéma. La baisse de fréquentation est significative dans l’Hexagone depuis les confinements. La facilité, confortable, à ne rester que sur les différents écrans disponibles à domicile, et sur soi en permanence, ne doit pas faire oublier le plaisir unique de se retrouver assis dans un siège prévu pour cela, devant une grande, voire immense toile. Et l’existence précieuse et galvanisante des festivals ne doit pas masquer, avec son caractère éphémère, le reste du temps de l’année. Toutes et tous en salle !
Olivier Pélisson