L’artiste pluriel Alejandro Jodorowsky et son épouse Pascale Montandon- Jodorowsky, peintre et créatrice de costumes, exposent sous le nom conjoint de pascALEjandro des dessins à l’expressivité enchanteresse et aux couleurs chatoyantes. L’Androgyne alchimique, du 28 avril au 9 juillet 2017, à la Galerie Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie à Paris.
C’est le fruit d’un amour puissant. pascALEjandro, contraction de leurs deux prénoms, est un nom d’artiste autant qu’un enfant symbolique né d’une union sacrée. Alejandro Jodorowsky et son épouse Pascale Montandon-Jodorowsky collaborent artistiquement depuis leur rencontre en 2005. À l’origine de ce travail commun, une trouvaille, dans un carton égaré : Pascale exhume de vieux dessins d’Alejandro. « C’est la partie la plus méconnue de son œuvre, mais Alejandro a toujours dessiné. Il avait signé des « Fabulas paniquas », planches dessinées pour un journal au Mexique quand il y vivait à la fin des années 1960. Lorsque j’ai découvert ses dessins, je leur ai trouvé une grâce particulière et des qualités graphiques extraordinaires. Cela lui a donné envie de se remettre à dessiner », explique Pascale. Alejandro précise : « J’ai proposé cette collaboration à Pascale, comme un jeu privé, amoureux. Je voulais la séduire ! ». Dès lors, lui dessine, au crayon, puis à l’encre, déploie son univers graphique et navigue au cœur des thématiques qui lui sont chères (l’alchimie, la dualité réconciliée, la quête spirituelle, la résistance de l’artiste, la nécessité poétique…). « Je dessine comme les Surréalistes avec leur dictée automatique », dit-il. Elle prend le relais, entre dans le monde du conteur, perçoit sa vibration et lui donne ses couleurs, à l’aquarelle, puis aux crayons. Une harmonie naît ainsi de ce travail à quatre mains, réalisé dans le plus grand respect l’un de l’autre. Sur les très personnels et vivifiants La danza de la realidad et Poesía sin fin, les deux premiers volets de l’autobiographie filmée d’Alejandro Jodorowsky, Pascale signait les costumes et pascALEjandro, le design des couleurs du film et la conception de l’affiche. Son travail à elle a évolué avec les années. Peintre de l’abstrait, elle est l’auteur de beaux tableaux où se raconte une quête identitaire et spirituelle d’une grande sensibilité. En marchant main dans la main avec Alejandro, sa palette s’est réchauffée, se promenant sur des contrées plus ensoleillées, aux éclats plus vifs. Une force de vie jaillit de l’œuvre de pascALEjandro. Même quand la mort rode dans ces dessins très expressifs, l’élan vital l’emporte. « Notre souhait est de tendre vers le sublime, vers une relation au spirituel, dans un sens non religieux, que l’art a aujourd’hui un peu perdu. L’art doit exprimer notre relation au monde, au cosmos, à l’infini, à l’invisible. Nous essayons d’exprimer ça, en tant qu’individus, mais aussi à travers cette entité créée à deux qui renvoie autant à l’œuvre qu’à la production artistique en elle-même », résume Pascale. Promenade en images et en sons au sein d’une sélection de ces dessins – parmi la presque centaine qui figurera lors de l’exposition.