Entre valeurs sûres (Bellocchio, Jodorowsky), habitués (Larrain, Kashyap) et découvertes (quatre premiers films), la cinquième édition de la Quinzaine des Réalisateurs orchestrée par Edouard Waintrop se dévoile à travers un programme éclectique et alléchant.
C’est la voix troublée par une émotion palpable qu’Edouard Waintrop a débuté la conférence de presse en rendant un hommage pudique et sincère à la comédienne, scénariste et réalisatrice Ronit Elkabetz, dont nous venions d’apprendre la disparition. Après une courte intervention de Pierre Salvadori, c’est ensuite l’enthousiasme qui animera les annonces faites par le programmateur de la Quinzaine. Le terme de « cadeau » reviendra en effet plusieurs fois dans la bouche d’Edouard Waintrop pour évoquer les films programmés cette année. On commencera par quelques habitués, car la Sélection officielle n’en n’a pas l’apanage : Pablo Larrain, qui revient pour la troisième fois avec Neruda, Alejandro Jodorowsky, qui présentera la suite de La danza de la realidad, Poesia sin fin, ou Joachim Lafosse, qui revient six ans après Elève libre, avec L’Economie du couple. Sans oublier Anurag Kashyap et Rachid Djaïdani, dont les derniers opus attisent la curiosité. Côté surprises, on ne sera pas en reste, avec quatre premiers films en sélection, dont Divines et Ma vie de courgette, qui devraient, dans des registres très différents, être des points forts de cette Quinzaine. Après le passionnant Citizenfour, la présentation de Risk, un documentaire sur Julien Assange signé Laura Poitras, est également un événement attendu. Le cinéma de genre est lui aussi toujours là avec, outre Pyscho Raman d’Anurag Kashyap, Mean Dreams de Nathan Morlando. On pourra néanmoins regretter l’absence du très attendu Message From the King, de Fabrice du Welz, qui avait présenté Alléluia à la Quinzaine en 2014.
Quant aux films d’ouverture et de clôture, ils seront signés par deux vétérans : Marco Bellocchio ouvrira la Quinzaine avec Fais de beaux rêves, tandis que Paul Schrader la fermera avec Dog Eat Dog, qui fera se croiser pour la troisième fois (après Sailor & Lula en 1990 et L’Ombre du vampire en 2000) les électrons libres Willem Dafoe et Nicolas Cage.
À noter que la Quinzaine, cette année, a dû réduire de 17h sa voilure de projections à cause du nouveau protocole sécuritaire pour l’accès en salle. 18 films sont donc sélectionnés, parmi les 1582 longs métrages visionnés. La crème de la crème.