Depuis hier, 11 mai 2016, le 69ème Festival de Cannes tire la couverture à lui pour les onze jours à venir. Tapis rouge à tous les étages et festin de films pour tout le monde : si vous n’aimez pas le cinéma, changez de planète, c’est plus sûr. Derniers coups de marteaux et de pinceaux, la ville a mis son manteau d’apparat. C’est une journée flottante, où l’on attend le lendemain pour se vautrer dans les films. C’est, avec le dimanche de clôture, le jour réservé exclusivement aux paillettes. Cérémonie dorée, joliment illuminée, pilotée par Laurent Lafitte, d’un humour parfois limite. Mais avec un vrai-faux baiser de cinéma échangé avec Catherine Deneuve et un beau couple atypique pour déclarer en français et en duo le festival ouvert : Jessica Chastain (découverte à Cannes dans The Tree of Life de Terence Malick, Palme d’Or 2011 et à la Semaine de la Critique dans Take Shelter de Jeff Nichols, dont l’image est l’effigie de la 55ème édition) ; Vincent Lindon (prix d’interprétation 2015 pour La Loi du Marché de Stéphane Brizé). Le film d’ouverture est Café Society de Woody Allen, une drôle de comédie triste située dans les années 1930, qui croque l’Amérique de New York à Los Angeles et retour, et illustre avec grâce et élégance un précepte allenien s’il en est «La vie est une comédie écrite par un scénariste sadique». On ne peut que souscrire.