Notre chère Danièle Heymann a tiré sa révérence jeudi 25 juillet, à l’âge de 86 ans. Après une carrière de journaliste cinéma à L’Express, où elle fut formée par Françoise Giroud, au Monde, dont elle dirigeait le service Culture, et à l’hebdomadaire Marianne, elle avait rejoint la fine équipe de BANDE A PART avec un enthousiasme communicatif – « C’est chic, une ancêtre dans un média digital, n’est-ce pas ? », disait-elle avec espièglerie. Sur France Inter, Danièle était une figure emblématique de l’émission-débat Le Masque et la Plume, où son énergie et sa passion du cinéma se faisaient entendre le dimanche soir.
Nous admirions la sagacité de son regard, sa jeunesse d’esprit, la beauté de ses textes, son humour, sa dignité et sa grande générosité. Danièle adorait raconter des histoires. Sa vie a été riche en rencontres remarquables et l’écouter narrer ses anecdotes était un ravissement. Il fallait l’entendre raviver ses souvenirs avec délectation, évoquer les tournages de Fellini, sur lesquels elle était toujours l’invitée attendue, parler de son amitié avec Alain Resnais et Sabine Azéma, de ses plus beaux fous rires avec la chanteuse Barbara, son amie – « l’une des personnes les plus drôles que j’aie connues ! », précisait-elle toujours -, relater son expérience de membre du jury au Festival de Cannes en 1987, année où Maurice Pialat obtint la Palme d’or pour Sous le soleil de Satan…
Sa voix chaleureuse et ses éclats de rire vont beaucoup nous manquer.
Ainsi que nos instants complices à grand renfort de chouquettes, que reluquait Bob, son chien gourmand. Nous pensons fort à ses deux filles, Agnès et Stéphanie.