Du 3 au 7 octobre se tiendra la 4e édition du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz consacré à la découverte de premiers ou deuxièmes longs-métrages. Sur la quinzaine de films présentés, neuf le sont en exclusivité française ou mondiale. C’est dire l’importance croissante de cette manifestation et le dynamisme de son directeur artistique, Patrick Fabre.
Allure dandy, chapeau d’élégance, moustache travaillée, Patrick Fabre est un fin limier à l’abord affable, un amoureux déclaré des films et des cinéastes. Ancien journaliste, il a œuvré pendant plus de vingt ans pour divers supports ou chaînes – les magazines Première et Studio, mais aussi Europe 2 ou la chaîne TPS. Depuis 2004, il est « la voix des marches » à Cannes, celle au timbre chaleureux qui annonce les invités sur le tapis rouge, sans jamais écorcher le nom d’un réalisateur russe ou d’une actrice sud-coréenne. Au fil du temps, Patrick Fabre a ressenti le désir de « se rapprocher des films ». Il travaille dès lors à la création du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer et s’investit dans les sélections du Festival du film policier de Cognac, celui du film américain de Deauville, avant de devenir le maître de cérémonie du Festival d’Angoulême (il y gère aussi les master class et la radio du festival), puis le directeur artistique du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz. En outre, il est aussi l’auteur de deux courts-métrages et de documentaires, dont un consacré à Cédric Klapisch.
Patrick Fabre – portrait de Dao Bacon
Du cinéma d’auteur pour tous
Doté d’un budget modeste (130.000 euros), soutenu par le CNC, le festival fait la part belle au film d’auteur « non hermétique », précise son directeur artistique. Lequel se réjouit de la richesse des sujets abordés, de la variété des genres et univers, et du grand dynamisme du jeune cinéma français qu’il observe, croissant, depuis plusieurs années.
Ainsi, celui qui a fait découvrir les premiers films de Valérie Donzelli (La Reine des pommes), Cyril Mennegun (Louise Wimmer) ou Mélanie Laurent (Les Adoptés) programme-t-il cette année Jusqu’à la garde, le premier long-métrage prometteur de Xavier Legrand, dont l’excellent premier court-métrage Avant que de tout perdre avait obtenu le César du Meilleur Court-Métrage et une nomination aux Oscars en 2014. Léa Drucker et Denis Ménochet y incarnent des parents en pleine bataille juridique pour obtenir chacun la garde de leur fils. Très attendu aussi, Diane a les épaules, le premier long-métrage de Fabien Gorgeart, suit la trajectoire d’une femme (Clothilde Hesme) qui porte l’enfant de ses amis homosexuels et tombe amoureuse de son électricien. La fête est finie, le premier long-métrage de Marie Garel Weiss, quant à lui, dessine le portrait de deux jeunes filles qui décident de se battre ensemble pour se défaire de l’emprise de la drogue. Avec Zita Hanrot, César du Meilleur Espoir Féminin pour Fatima, et Clémence Boisnard dans les rôles principaux. Quelques exemples d’une programmation alléchante et prometteuse, dont devra débattre un jury composé de Michèle Laroque (son premier film en tant que réalisatrice, Brillantissime, sera présenté en clôture du festival), des réalisateurs et scénaristes Marc Fitoussi et Lola Doillon, de l’acteur et producteur Hugo Becker, de l’acteur et rappeur Gringe, et des actrices Anne Marivin et Sarah Stern.
Côté courts-métrages, il faudra guetter, notamment, les films de l’actrice Marie Gillain, Timing, et celui de Stéphane De Groodt, Qui ne dit mot, dans la sélection Adami, outre les huit courts-métrages en compétition (on attend beaucoup de Nos enfants de Sarah Suco avec la toujours remarquable Alice de Lencquesaing) .
Voilà qui devrait remplir la salle du cinéma Le Sélect qui accueille le festival et nourrir notre carnet de voyage interactif, à retrouver dans le prochain Bande à part magazine (à télécharger sur vos smartphones et tablettes le 8 novembre prochain).