Inès a une vie bien réglée. Un poste à responsabilité dans un cabinet de consulting, où elle espère bien une promotion. Mais que ce soit sa promotion ou son travail actuel, elle est de toute façon loin de sa famille, restée en Allemagne. Alors le jour où elle voit débarquer son père, prof fantaisiste, qui a décidé de réveiller son « elle » profond, Inès sent la catastrophe arriver. Et de fait, les essais de son père, qui se fait passer pour un certain Toni Erdmann auprès de ses collègues et connaissances, sont très déroutants. Pourtant son envie est claire : expliquer à sa fille qu’elle devrait pouvoir répondre à une question simple « es-tu heureuse ? » sans devoir demander un délai de réflexion.
Attention, coup de cœur ! Rarement a-t-on entendu dans les projections de presse de Cannes de si grands et francs éclats de rire. Parce que Toni Erdmann, de la réalisatrice allemande Maren Ade, a été une révélation pour les festivaliers. Drôle, surréaliste parfois, mais aussi touchant et juste, le film fait preuve d’une finesse tout au long de ses 2h42.
D’aucuns diront qu’on aurait pu faire un rien moins long, l’argument est valable. Mais le rapport père/fille méritait bien ça. Surtout que ses interprètes sont particulièrement bons, on peut même presque souhaiter, à ce stade de la compétition, un prix d’interprétation pour Sandra Hüller, jeune Inès qui sublime tous les sentiments.
Somme toute un vrai, gros coup de coeur pour Toni Erdmann et ses éclats de rire suscités.