C’est toujours particulier, une fin de festival, entre la gueule de bois, les promesses de revenir, et les aveux de ne pas avoir envie de rentrer, surtout à Paris, surtout quand il fait beau, au bord de la mer. Dimanche 18 juin, midi. Il n’y a pas eu d’appel et pourtant les uns et les autres se retrouvent dans le hall du Grand Hôtel de Cabourg…
Sous les imposants lustres de l’hôtel, on s’éternise un peu, on profite encore un peu de la terrasse, des fauteuils confortables, on s’échange les numéros.
Et on se félicite encore un peu.
Débarassés des smokings et robes de soirées, les corps sont un peu en vacances, les têtes aussi, coiffées de lunettes de soleil qu’on remonte pour se faire la bise, et qu’on remet vite fait pour ne pas trop dévoiler les traces de trois jours de fêtes…Et de films.
Parce que le soleil, la mer et la plage ne doivent pas faire oublier que le Festival du Film de Cabourg n’est pas là que pour que les parisiens puissent se faire, sans trop de culpabilité, un petit séjour iodé.
Les journées romantiques de Cabourg, ce sont des reprises, des prix, et des coups de projecteurs sur des films parfois étonnants, qui font le buzz. Et des acteurs qui parfois « se découvrent romantiques », comme l’a noté avec humour Béatrice Dalle, recevant le Swann D’or de l’actrice de l’année pour Chacun sa vie. Dans lequel elle joue donc une prostituée…
Ok.
Du coup, ce dimanche, les debrieffs sont multiples, on se parle des films qu’on a vus, qu’on a aimés, des primés, de l’émotion communicative de Béatrice Dalle recevant son prix des mains de son « découvreur » Dominique Besnehard, de cette Femme Fantastique, Grand Prix du Jury, des félicitations de la présidente, Marion Cotillard, à tous ces jeunes acteurs et actrices qui ont fait le bonheur de ses projections…
Des réactions outrées des Cabourgeais devant quelques scènes un peu trop hot pour eux à la projection de l’épatant 120 battements par minute, auquel ils ont pourtant attribué un très mérité prix du public…
Des sourires et de l’énorme talent de ces « jeunes » récompensés par le festival, Soufiane Guerrab (pour Patients), Léna Magnien (pour Jamais Contente), prix des Premiers Rendez-vous, mais aussi Rabah Nait Oufella et Doria Tillier, les révélations 2017…
Et puis on s’échange un peu d’aspirine, on se dit que la fête a été belle, les soirées autour du piano du hall du Grand Hôtel, transformé en karaoké par les festivaliers drôles et chaleureuses…
Et on se promet de revenir l’an prochain.
Alors sur la moquette du hall, on étire un peu le temps, on se sourit et on partage.
Et on se donne rendez-vous l’année prochaine, sans faute, pour d’autres journées romantiques, d’autres films, d’autres découvertes.
Déjà les acteurs, actrices, entourage s’éclipsent, et les vacanciers reprennent leurs droits, posant sur le tapis rouge abandonné là, tenant leur serviette sous un bras, la pelle et le seau des enfants de l’autre. C’est toujours particulier, une fin de festival.
Le palmares de Cabourg 2017
Section longs Métrages
Grand Prix
Une femme fantastique de Sebastián Lelio
Mention Spéciale du grand Jury
Mobile Homes de Vladimir de Fontenay
Prix de la Jeunesse
Une femme fantastique de Sebastián Lelio
Prix du public
120 battements par minute de Robin Campillo
Swann d’Or
Révélation féminine
Doria Tillier dans Monsieur & Madame Adelman
Révélation masculine
Rabah Nait Oufella dans Nocturama
Meilleure actrice
Béatrice Dalle dans Chacun sa vie
Meilleur acteur
Reda Kateb dans Django
Meilleur film
Sage Femme de Martin Provost
Prix Premier Rendez-Vous
Pour une actrice
Léna Magnien dans Jamais contente
Pour un acteur
Soufiane Guerrab dans Patients
Section Courts Métrages
Meilleur Court Métrage
Journée Blanche de Félix de Givry
Meilleure Actrice
Adèle Simphal dans L’Attente d’Eric du Bellay
Meilleur Acteur / ex aequo
Théo Cholbi et Zacharie Chasseriaud dans Tropique de Marion Defer