Cannes 2017 : Quinzaine des réalisateurs
Savant mélange de révélations et de monuments du cinéma, la mouture 2017 de la Quinzaine des Réalisateurs est des plus alléchante. Petit aperçu très subjectif et non exhaustif.
Le mouvement semble acquis depuis quelques années déjà : les auteurs reconnus naviguent aisément entre la Sélection Officielle et la Quinzaine des réalisateurs. Ce n’est pas cette nouvelle édition de la Quinzaine, toujours sous la houlette d’Edouard Waintrop, qui contredira cet adage. On peut citer notamment la présence de Sharunas Bartas avec Frost, de Philippe Garrel avec L’Amant d’un jour, son nouveau marivaudage en noir & blanc, et celles d’Abel Ferrara et Amos Gitaï, tous deux venus avec un documentaire. Mais on compte deux présences encore plus réjouissantes parmi ces vétérans cannois : celle de Claire Denis, qui ouvre la Quinzaine avec sa première comédie, Un beau soleil intérieur, adaptation qu’on imagine très libre de Fragments d’un discours amoureux, de Roland Barthes, et celle de Bruno Dumont, qui revient trois ans après P’tit Quinquin avec une mise en images et en musique du Mystère de la charité de Jeanne d’Arc de Charles Péguy. Mais la sélection parallèle ne se caractérise pas que par ses grosses pointures et présente notamment cinq premiers films, parmi lesquels on attend I Am Not a Witch, précédé d’une réputation flatteuse, et Nothingwood, documentaire sur un prolifique réalisateur afghan… de séries Z ! Les habitués de la Quinzaine ne sont pas que des vétérans, comme en témoigne Chloé Zhao, qui présentera son deuxième film, The Rider, trois ans après celle du beau Les chansons que mes frères m’ont apprises. On reviendra enfin sur le cinéma de genre, qui trouve toujours une place dans la sélection, avec Marlina the Murderer in Four Acts, thriller indonésien de Mouly Surya, et l’intrigant survival urbain Bushwick, avec Dave Bautista, qui, on l’espère, viendra accompagner le film au Théâtre Croisette.