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Palmarès du Festival de Cannes 2017
Le 28 May 2017 à 21:30
Le palmarès de cette 70e édition commence avec une jolie suprise. Si le très fort Tesnota semblait le grand favori parmi les premiers films, c’est finalment Léonore Seraille qui remporte la Caméra d’Or avec Jeune femme, portrait tragi-comique d’une marginale incarnée avec fougue par Laetitia Dosch.
Les surprises, annoncées par le président du jury Pedro Almodovar, se poursuivent avec un double prix du scénario, décerné à Mise à mort du cerf sacré et à We Were Never Really Here. Si le drame de Yorgos Lanthimos se caractérise par un script plutôt intrigant, le point fort du thriller de Lynne Ramsay n’est certainement pas son scénario elliptique, mais sa puissante mise en scène. On est néanmoins heureux que le film, l’un des plus beaux de cette compétition, ne reparte pas les mains vides.
Surprise également pour le modeste prix du jury attribué à Faute d’amour (Loveless) d’Andreï Zviaguintsev, qui faisait partie, depuis le début du festival, des favoris pour la Palme d’Or.
La fine équipe de Bande à Part ne se sera pas trompée en donnant avec plus de 24h d’avance le prix d’interprétation féminine à Diane Kruger. Elle se sera trompée en revanche pour le pendant masculin, car Joaquin Phoenix, d’une belle épaisseur dans We Were Never Really Here, emporte enfin un prix d’interprétation majeur.
Sofia Coppola, aidée par une direction artistique exemplaire, remporte le très convoité prix de la mise en scène, surpassant donc Andreï Zviaguintsev, Lynne Ramsay, ou encore Sergueï Loznitsa.
Le grand prix, lui, revient assez logiquement à l’émouvant 120 battements par minutes, qui ne pouvait décemment pas partir bredouille de cette 70e sélection en demi-teinte.
The Square, enfin, repart avec l’honneur suprème. La Palme d’Or est donc décernée à la farce noire de Ruben Ostlund, talentueux portraitiste d’une bourgeoisie suédoise enfermée dans une bulle de confort et de bonne conscience artificielle. Si son film, parfois un peu redondant, aurait mérité une légère cure d’amaigrissement, son ton, assurément singulier, et sa remarquable interprétation en font l’un des plus surprenants objets de cette sélection.
C’est la conclusion inattendue d’un palmarès qui parvient néanmoins à récompenser les moments forts de cette inégale 70e édition, à l’exception notable d’Une femme douce, et de sa subtile comédienne, Vasilina Makovtseva.