Cannes 2016

Exercice désormais traditionnel, la conférence de presse co-animée par Pierre Lescure et Thierry Frémaux, ce jeudi 14 avril, nous a permis de découvrir la très grande majorité des titres de la sélection officielle. En attendant de revenir, d’ici quelques jours sur les autres sections, plongeons- nous dans le bain des attentes et promesses de l’édition 2016.

C’est un peu une habitude de le dire, mais que cela ne nous empêche pas de le signaler, il y a peu de surprises majeures dans la Compétition cannoise. Ces dites surprises tiennent d’ailleurs plus aux absents qu’aux présents. Si personne ne croyait vraiment que Silence de Martin Scorsese serait prêt pour la Croisette, on peut se demander quand on verra Nocturna, le très attendu nouveau film de Bertrand Bonnello. De même, on se demande comment Kiyoshi Kurosawa, cinéaste prolixe, n’a pu terminer à temps La Femme de la plaque argentique, son premier film tourné en France avec un casting français. Chez les présents, en revanche, on retrouve avec plaisir mais sans grand étonnement Ken Loach, les frères Dardenne ou le Roumain Cristian Mungiu, prestigieux habitués de la sélection. Néanmoins, parmi toutes ces têtes connues se glissent deux surprises : la réalisatrice allemande Maren Ade (par ailleurs coproductrice des Mille et une nuits de Miguel Gomes) venue présenter son troisième film, Toni Edermann. Mais c’est surtout la présence de Kleber Filho Mendoça qui nous ravit le plus. Après le formidable Les Bruits de Recife, on est en effet très impatients de découvrir son nouvel opus, Aquarius. Comme on a également hâte de voir American Honey d’Andrea Arnold, ou Ma loute de Bruno Dumont, qu’il serait sot de snober, sous prétexte que leurs réalisateurs viennent régulièrement sur la Croisette. Mais le festivalier plus curieux se promènera probablement plus du côté d’Un certain regard, où la sélection de 17 titres comporte pas moins de sept premiers films. Entre Dogs du Roumain Bogdan Mirica, et La Tortue rouge, film d’animation du surdoué Michael Dudok de Wit, ou l’entrée italienne au titre intrigant, Pericle il nero, l’alléchante programmation promet une déambulation riche et pleine de surprises.