« J’essaye de vous emmener dans un temps passé, pas pour essayer de vous dire quelque chose sur aujourd’hui, mais pour vous dire à quel point ce qui s’est dit en 1789, ce qui s’est fait en 1790-91-92, ce sont des choses qui nous parlent. Des choses qu’on a aussi en nous, puisque c’est notre histoire. Cette fondation de la République, cette fondation de la citoyenneté, ces idées ; le fait même d’avoir une opinion politique, ça a été fondé à un moment donné. Et ça me semblait passionnant de voir comment ça s’était fondé. Et encore plus vertigineux, c’est que ça s’est fondé dans de l’enthousiasme, dans des débats, dans des discussions avec du consensus… Pas, comme on nous l’a beaucoup raconté, par des émeutiers, des batailles, des clans, des personnages sanguinaires. Non, ça ce n’est pas ces premiers temps de la Révolution. »
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.
L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.
Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.
On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.
Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.