Gabrielle (Alice Isaaz), jeune femme déterminée et débrouillarde, se présente dans une agence de presse, avec l’espoir de rejoindre une prestigieuse équipe de grands reporters. Elle est reçue, en coup de vent, par la productrice de l’émission phare, Camille (Pascale Arbillot), qui ne promet rien ; son profil atypique tape dans l’œil du rédacteur en chef, Vincent (Roschdy Zem), qui décide, dans l’instant, de lui donner sa chance.
Dès le début, l’urgence et l’effervescence. On découvre les personnages les uns après les autres, ils sont pressés de quitter leur grand bureau en open space, dont ils ont de plus en plus de mal à s’échapper — politique (budgétaire entre autre) oblige. Vivants, ils le sont bien, oui, mais combien de temps encore ?
Pour esquisser ce portrait de groupe, Alix Delaporte s’est inspirée de sa propre expérience au sein de l’agence Capa. Au micro de l’interview minutée, accompagnée de son interprète principale et alter ego de fiction, Alice Isaaz, elle met en avant sororité et bienveillance, et évoque aussi la façon dont son film, dès le scénario, a dicté sa propre logique. La réalisatrice de Vivants conclut sur son désir d’ « embarquer le spectateur et le lâcher en plein vol ».
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.