L'interview minutée de Catherine Corsini et Niels Schneider

Un amour impossible

« Je crois qu’on a fait la prise 13 ou 14 fois. Et à chaque fois c’était intéressant. Donc le montage était un casse-tête, parce qu’à chaque fois c’était : doser la perversion de Philippe –est-ce que c’était un peu trop ? Pas assez ? Et elle, justement, son côté intelligent… C’est toutes ces choses là qui sont : comment on fabrique le film. C’est-à-dire qu’à un moment on monte les choses, puis on les descend. Et ça, je me souviens que c’était un moment extrêmement chouette à faire. »

 

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.