Tout vacille autour de Philippe Lemesle (Vincent Lindon) : sa femme (Sandrine Kiberlain) demande le divorce, son fils (Anthony Bajon) fait un burn-out… Et, cerise sur le gâteau, mais aussi source principale des autres dysfonctionnements, la très grande entreprise qui l’emploie en tant que directeur régional lui demande une énième compression de personnel. Où se situe le point de rupture ?
Dans cette interview minutée, Stéphane Brizé s’attarde sur le fond forcément grave de son récit, et puis, plus léger, il dévoile pourquoi des comédiens se retrouvent à personnifier des voitures et comment un banquier peut désormais se targuer d’avoir été, en sa compagnie, deux fois en compétition à Cannes et une fois à Venise.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.