Au sein d’un EHPAD se situant dans la moyenne — pas un horrible mouroir, pas non plus le Club Med du troisième âge —, une équipe de soignants se démène pour tout faire au mieux, malgré les restrictions budgétaires et le manque de personnel. Ce petit monde est porté par l’énergie positive de Yannick (Vincent Macaigne), jovial infirmier, qui se crispe néanmoins très fort lorsqu’il apprend qu’une classe de jeunes enfants, supervisée par Aude (Aïssa Maïga), partagera désormais, faute de place à l’école, le déjeuner des résidents.
Après Les Chatouilles, Andréa Bescond et Éric Métayer signent Quand tu seras grand. Le style y est volontairement plus simple, basé sur le mouvement perpétuel de ces personnels peu considérés. Le duo, par le biais de l’interview minutée, revendique un film de vie, placé du côté des forces positives et de l’humain.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.