L'interview minutée de Emily Atef

3 Jours à Quiberon

“A vrai dire, moi je crois –mais c’est toujours un ‘moi, je crois’, je n’étais pas là- qu’elle s’en fout de ce type. Elle vit le moment. C’est pour ça que je dis que, même si c’était une époque dure dans sa vie, 1981 –elle était physiquement épuisée, elle devait faire un film après l’autre, elle avait des dettes, son fils n’avait plus envie de vivre avec elle… C’était un moment difficile, mais je pense qu’elle n’était jamais une victime. C’était une femme forte et elle savait, en fin de compte, qu’elle touchait les gens. Même ce jeune journaliste ambitieux qui marcherait sur n’importe qui –on en connaît des comme ça- pour avoir la bonne histoire, pour avoir le super titre, pour vendre des magazines et pour plaire au chef, pour aider sa carrière ; et bien même ce type là, elle le sait plus ou moins, il va être touché par elle.“

 

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.