Camille (Pili Groyne) et sa jeune mère (Victoire Du Bois) sont fusionnelles. Mais la grossesse de l’adolescente va les décoller l’une de l’autre. En effet, un tribunal pour enfants place Camille en centre maternel, après qu’elle a essayé d’avorter à plus de quatre mois. Dans ce nouvel environnement, elle se lie à d’autres jeunes filles déjà mères ou sur le point de le devenir ; elle se confronte aussi à l’autorité bienveillante de Nadine (Romane Bohringer), sa référente.
Qu’est-ce qui sépare la bonne de la mauvaise mère ? À quel point sommes nous condamnés à répéter les schémas familiaux ? Et pourquoi est-ce important de savoir d’où l’on vient ? Ce sont certaines des questions qui traversent Petites de Julie Lerat-Gersant. En compagnie de son coscénariste et collaborateur artistique François Roy et de la comédienne Romane Bohringer, la réalisatrice raconte, via l’interview minutée, un tournage express ; l’importance du groupe et de ce qu’il reflète ; les cieux et paysages normands ; une fin longuement pensée… Elle dévoile aussi un efficace secret de direction de bébé acteur.
Post-scriptum : comme on n’est pas en terres anglophones, Roy se prononce « Roi » – Mea culpa !
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.