Ouvrière dans une conserverie de poisson et amoureuse d’une détenue (Suzanne Clément) pas commode, Stéphane (Laure Calamy) hésite beaucoup avant de se décider à contacter un père qu’elle n’a jamais rencontré. À l’autre bout du fil, Serge (Jacques Weber), l’invite illico à venir lui rendre visite en sa fastueuse demeure peuplée de femmes — épouse, fille, petite-fille, domestique — hautes en couleur. Un drôle de jeu de dupes se met en place…
Sébastien Marnier, réalisateur de L’Origine du mal, détaille certains des angles d’attaque de sa farce caustique, en suivant les arrêts sur image proposés par l’interview minutée. Sont ainsi évoqués : la place de la famille (toxique), le rapport à l’argent, et surtout les « interstices entre la réalité et le mensonge ».
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.