“Pour moi, aussi, c’était un moment bouleversant parce que j’avais l’impression que sa vie, son hésitation vis-à-vis des deux familles, ça reflétait un peu la Corée d’aujourd’hui. La question sur la situation de la péninsule. J’avais l’impression que sa vie reflétait vraiment ce qui se passe en Corée. Donc, la séparation. Quand j’ai vu ça, une phrase m’est venue à ce moment-là… On dit souvent ‘la violence engendre la violence’, ce mot là est venu dans ma tête : la séparation engendre la séparation.“
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.
L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.
Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.
On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.
Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.