L'interview minutée de Thomas Lilti, Vincent Lacoste et William Lebghil

Première année

« La dimension politique du film -c’est un truc tout simple que j’avais envie de raconter- c’est qu’on est dans une société où on nous dit : finalement, pour réussir il suffit de travailler. Déjà, ce n’est pas si simple que ça, je ne suis pas sûr qu’on soit tous égaux par rapport au travail ; et en plus, dans ce monde concurrentiel, peut-être que les plus forts se doivent d’aider les plus faibles. »

 

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.

L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.

Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.

On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.

Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.