Paris et sa banlieue dans les années 80. La jeunesse est de sortie, multiple, vivante et voyante. Diverses « tribus », souvent fédérées par un genre musical, coexistent plus ou moins pacifiquement — entre les skins et la bande des Rascals, par exemple, ce n’est pas la franche entente. Lorsqu’un traumatisme d’enfance refait violemment surface chez un disquaire, la guerre est déclarée.
Invités à présenter Les Rascals au 15e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS), le réalisateur Jimmy Laporal-Trésor et son coscénariste Virak Thun, se sont prêtés au jeu de l’interview minutée. Ils expliquent en quoi 1984 (coucou monsieur Orwell) a été une année de transformations en France ; l’importance de laisser les gens dans le débat ; la place des émotions… Et ils terminent sur le distingo entre « Les Rascals » et « Rascals ».
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.