Sandra (Lucie Debay) et Rémy (Lazare Gousseau) s’aiment, veulent un enfant, mais n’arrivent pas à tomber « enceints ». Pourtant, sur le plan physiologique, tout va bien. Le professeur qui les suit apporte alors une surprenante réponse à ce blocage : Sandra et Rémy sont atteints du syndrome des amours passées ; pour en guérir il leur faudra recoucher une fois avec chacun.e de leurs ex…
Partagé entre un quotidien bavard filmé frontalement et de très jolies scènes de métaphores sexuelles, Le Syndrome des amours passées, du duo Ann Sirot et Raphaël Balboni, continue à oser et étonner après Une vie démente, qui traitait joyeusement, mais pas seulement, de la maladie d’Alzheimer.
Au micro de l’interview minutée, Raphaël Balboni évoque des décors organiques que les personnages s’approprient ; l’usage du jump cut ; la saveur d’une parole sans filtre ; l’essentiel questionnement sur les injonctions et complexes.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.