L’imposant Léonid (Oleksandr Yatsentyuk), que tout le monde hors de sa famille surnomme Pamfir, revient passer quelques jours dans son village des confins de l’Ukraine, à la frontière avec la Roumanie — une situation géographique qui aura son importance. Léonid/Pamfir arrive en plein préparatifs du carnaval, pour faire une surprise à sa femme et à son grand garçon, prunelle de ses yeux. Mais la joyeuse réunion prend inexorablement une autre tournure.
Le Serment de Pamfir (à l’époque simplement titré Pamfir), époustouflant premier long-métrage, était en compétition au 15e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg. À cette occasion, son réalisateur, l’Ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, a fait l’aller-retour, délaissant pour une seule nuit son pays en guerre. Via l’interview minutée, il s’est replongé dans son impressionnant récit quasi mythologique, cette « histoire d’une famille » où il faut prendre garde aux effets secondaires : ceux de l’amour, des médicaments, de la contrebande, d’une décision… Détaillant certains aspects du tournage, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk évoque en souriant un « Fitzcarraldo 2.0 » et quand vient l’heure de prendre une photo, il s’offre un clin d’œil à Shining, tout entier à sa parenthèse cinéphile. Avant de retourner documenter le front.
Les propos de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk sont traduits par Adèle Hattemer, grand merci à elle.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.