L'interview minutée de Costa-Gavras et Michèle Ray-Gavras

Le Dernier souffle

Fabrice Toussaint (Denis Podalydès), écrivain et philosophe, découvre un peu par hasard une tâche noire sur ses poumons. On a beau lui dire qu’à ce stade, il ne s’agit que de surveiller la chose tous les six mois, il s’inquiète… Cette peur l’amène, un peu par hasard là encore, à rencontrer le docteur Augustin Masset (Kad Merad), chef de service d’une unité de soins palliatifs. Les deux hommes se lient rapidement d’amitié, et le médecin invite le philosophe, dont il admire le travail, à faire la connaissance de certains de ses patients en fin de vie.

En adaptant le récit de Régis Debray et du docteur Claude Grange pour Le Dernier souffle, Costa-Gavras a bien évidemment fait des choix : l’ajout de la petite tache noire ; la sélection des histoires qui se succèdent… Jouant le jeu de l’interview minutée, le réalisateur et sa productrice, Michèle Ray-Gavras, s’arrêtent sur des détails (la complexité à filmer un examen IRM), mais approfondissent surtout cette envie d’un film qui embrasse le spectacle, tout en questionnant, de manière « forcément politique », la fin de vie dans une société vieillissante.  Costa-Gavras fêtera ses 92 ans le lendemain de la sortie du Dernier souffle, on lui souhaite un bon anniversaire et encore beaucoup d’autres films !

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.