L'interview minutée de Claire Burger et Josefa Heinsius

Langue étrangère

Fanny (Lilith Grasmug), Française en séjour linguistique à Leipzig, est abruptement accueillie par Lena (Josefa Heinsius), sa correspondante allemande. La mère (Nina Hoss) de cette dernière cherche à arrondir les angles, mais le malaise reste palpable – d’autant que Fanny a ses particularités. Mais à force de se côtoyer, les jeunes filles finissent par s’apprivoiser ; alors il y aura un match retour à Strasbourg, chez Fanny – où ses mystères se feront plus saillants.

Au micro de l’interview minutée, la réalisatrice Claire Burger et la comédienne Josefa Heinsius s’amusent du tournage d’une scène un peu chaude par temps glacial ; elles reviennent sur la drôlerie de Nina Hoss et s’interrogent l’une l’autre sur les différents registres du film – politique, séduction et… Club des 5 ! Et puis elles soulignent le fait qu’évidemment, dans Langue étrangère, on ne parle pas que français, mais aussi allemand, anglais, italien. Et polonais – dans une scène qui est devenue un motif de fierté.

Le système minuté

Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.