Un homme, des paysages, du temps, des échanges, des silences, des fulgurances… L’écrivain Jim Harrison s’est laissé filmer tout entier, corps et âme, dans Seule la terre est éternelle. Et au-delà de sa personne, on plonge dans une forme de réflexion philosophique, historique, contre-culturelle.
François Busnel, qui co-signe le film avec Adrien Soland, connaissait de longue date Jim Harrison ; ce temps partagé imprègne son regard et ses mots jusque dans l’interview minutée. Un enregistrement à l’issue duquel le réalisateur s’est amusé du fait que le système soit basé sur des multiples de 7. Car, relève-t-il, Seule la terre est éternelle est le titre du septième chapitre des mémoires d’Harrison, qui a fait sept dépressions dans sa vie, et dont le chiffre porte-bonheur était, évidemment, le 7 !
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.