Codes pour codes : il y a ceux du chic lycée Turgot, au cœur de Paris, et il y a ceux du hip-hop amené là par des élèves plus précaires – dans leur scolarité comme de par leurs origines sociales -, mais danseurs hors pair. Le pari pris par l’équipe enseignante, à travers cette fusion, est de redonner du goût pour les études et surtout de l’espoir en l’avenir à ces enfants que la Patrie peine à intégrer…
Alban Teurlai, coréalisateur de Allons enfants avec Thierry Demaizière, s’est prêté à l’exercice de l’interview minutée, détaillant le dispositif de ce portrait d’une génération « déter ».
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.