“J’ai quand même toujours de la tendresse pour toutes les personnes que je filme. J’essaye de faire un film sur l’être humain et de ne pas juger les gens. Peu importe leurs idées. On se rend compte aussi, quand on passe beaucoup de temps avec les personnes, que le monde est plus complexe que ça. C’est-à-dire que certes, je pense qu’élire Trump c’est un désastre, mais après quand on écoute ces personnes, leur rapport aux armes à feu, etc. on se rend compte qu’ils ne sont pas tous abrutis. Leur vie est différente de la notre et cette diversité là, elle est quand même fascinante aussi.“
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.
L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.
Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.
On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.
Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.