Banel (Khady Mane) et Adama (Mamadou Diallo), amoureux fusionnels, vivent dans un village du Fouta, Nord Sénégal, à une époque indéterminée. Le quotidien de leur communauté, dont ils cherchent à s’émanciper, est simple, calqué sur les saisons et ancré dans une tradition séculaire. Lorsque Adama, pour pouvoir passer plus de temps avec son aimée, refuse d’assumer son rôle de chef, tout se dérègle…
Au micro de l’interview minutée, Ramata-Toulaye Sy, réalisatrice de Banel & Adama, évoque la dévorante quête d’absolu de Banel ; le rythme de son récit, mi-conte mi-réalité, qui a la lenteur tranquille du peuple Peul ; son goût assumé, aussi, pour le spectaculaire et les métaphores. Et pour terminer, elle dit l’importance du cinéma africain aujourd’hui.
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.