“Nous, adultes, on a une lecture de ce moment en disant : oh, un enfant qui pense à la mort ! Mais pas du tout, c’est juste un petit garçon de cinq ans et demi. Et c’est ça que j’aime en fait, c’est que ces enfants sont capables, comme à l’invitation de Tugdual, de nous dire : rien n’empêche d’être heureux – des phrases comme ça, qui sont juste de la sagesse hein ; ce ne sont pas non plus des grands penseurs, c’est quelque chose d’assez instinctif chez eux. Et de rester des tout petits. Ce sont des tout petits, ce sont des enfants. Et c’est ce que Camille nous dit à ce moment-là. Il ne nous le dit pas, il nous le montre. Si vous interrogez des petits, vous verrez que c’est : PAN j’te tue ! Ils sont quand même dans cet univers-là et ce n’est pas qu’ils essayent de penser à la transcendance de la mort ou je ne sais pas quoi. Ils sont vraiment dans quelque chose de beaucoup plus terre à terre. Et c’est ce que j’aime dans le film, c’est que ça reste des petits enfants“
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.
L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.
Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.
On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.
Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’ai aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.