Grèce, un hôtel all inclusive de moyenne gamme, un peu avant le début de la saison touristique. Quelques animateurs ont passé l’hiver là, parmi eux Kalia (Dimitra Vlagkopoulou), vétérane de 35 ans. Ils se préparent à l’arrivée de leurs collègues saisonniers et des clients ; le calme avant une déferlante ininterrompue de musique, de danse, de jeux, d’alcool – bref, la fête obligatoire. Jusqu’à se perdre ?
Pour son deuxième long-métrage de fiction, Sofia Exarchou fait à nouveau appel à la comédienne et danseuse Dimitra Vlagkopoulou, qui impressionnait déjà dans Park (2020) et qui irradie dans Animal. Au point, presque, d’éclipser le reste du casting… C’est ce qui s’est produit dans l’interview minutée, qui fait l’impasse sur deux autres personnages féminins complémentaires, voire confondus, au sien : trois âges d’une même vie. La réalisatrice répare cette faille du système et revient sur diverses conditions de tournage compliquées. (Propos traduits par Manon Boisbouvier).
Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion. L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça. Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel. On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD. Par ailleurs, ces entretiens sont « neutres » : que j’aie aimé ou non les films n’entre pas en ligne de compte, il s’agit avant tout de parler cinéma, sans a priori.