À la Réunion où il grandit, il fut animateur radio repéré pour son talent comique. Il circule depuis huit ans sur le terrain de la comédie française, dans un mélange de discrétion et d’entrain sympathiques. Avec Situation amoureuse : c’est compliqué, il coréalise son premier long-métrage (avec le cadreur Rodolphe Lauga). Échange en zigzag, nourri d’associations d’idées et de coq-à-l’âne buissonniers.
Très amical et très conflictuel. Passionnel, presque. Je suis content d’être là, avec vous, mais je ne sais plus ce que j’ai fait il y a un quart d’heure, ni ce que je dois faire ensuite. Et j’imagine déjà que je suis en retard. Je cours après mes journées !
Les copains de ma bande. Le rire, un bon film, une soirée en catimini, dans ma tanière.
J’en avais peur, parce qu’elles étaient retirées et que j’avais besoin de bruit, de présence. J’adorais dormir quand ça discutait autour de moi. Ça me rassurait.
Le silence, il est loin pour moi, car j’ai des acouphènes. Depuis longtemps.
Du coup, oui, beaucoup ! Faire du rock, c’était mon rêve !
J’ai grandi… La radio pour moi aujourd’hui, ce sont les infos ! J’en ai pris conscience récemment. Eh ouais…
Je suis sensible aux voix. À la voix de ma copine, surtout. Elle a une voix de fou !
C’est le premier truc qui m’a charmé chez elle. Ça a commencé par un coup de fil :
– Elle : Pourriez-vous être là demain matin à 9h50, plutôt que 10h30, parce que…
– Moi : Vous pourriez me répéter ça, s’il vous plaît ?
– Elle : Je disais, est-ce que vous pourriez-vous être là plus tôt demain matin ?
– Moi : Vous y serez, vous ?
J’ai un sens de l’orientation de fou quand je sais où est la mer, car je viens d’une île ! Quand il n’y a plus d’eau, je suis complètement paumé.
Aux monuments, mais je me perds beaucoup, donc je prends toujours les mêmes chemins.
J’ai été invité à déjeuner chez un mec qui avait une terrasse dingue de 360 degrés, rue Saint-Martin. J’avais l’impression d’être un Aristochat ! Figurez-vous que le gars a vendu cet appart pour s’installer dans une péniche ! Ce type est cinglé, je ne lui parle plus.
Humidité, champignons, tangage, tout ce que je ne veux pas ! La péniche, ça ne m’évoque rien de kiffant, rien !
C’est LA corvée ! La grosse corvée !
Même ! Je fais un effort pour ma copine, parce qu’il le faut bien, mais moi, j’aime la bagnole, j’aime le béton. C’est triste, hein ?
Oui ! J’aime grogner.
Putain ! Et j’arrive même à le dire devant ma mère et à la faire marrer, parce qu’il y a plusieurs manières de dire « putain ».
Peut-être… C’est drôle. Le P, le T… Ouais…
Oui, mais je ne me souviens pas des bonnes choses.
Je ne me souviens pas des choses importantes dont il faudrait se souvenir. Je ne me souviens que des détails. De mes numéros de chambre dans les hôtels, par exemple ! Ça fait flipper ma copine, parce que ça fait un peu freak, non ? Je me souviens même de mon premier code de vidéo club : 1141. Il y aurait de quoi faire de la place là-haut et mettre à la corbeille !
Oui. J’ai l’impression que c’est presque un devoir que d’être fidèle à certains souvenirs. Je les raconte, je les partage pour ça. Et comme j’adore raconter des histoires…
Un grand miroir. Dans mon dos ! Il est beau, ancien, avec du bois tout autour. Il était là avant que j’arrive. J’aime beaucoup, on dirait un appart d’écrivain !
23h jusqu’à 2h30-3h du mat.
J’ai un chien.
Henri. C’était l’année des H !