Dans Avant l’hiver, le nouveau film de Philippe Claudel, elle trouble Daniel Auteuil et Kristin Scott Thomas. Dans la vraie vie, Leila Bekhti est drôle, naturelle et n’aime rien tant que les plaisirs simples. Interview dans tous les sens, en toute liberté.
A droite. Enfin, non… à gauche. ça dépend d’où on regarde. A droite. Non, à gauche… Enfin non, où vous placez la droite ?
Oui, beaucoup trop. Et beaucoup trop longtemps. J’adore dormir et je me suis fait un kiff : je me suis acheté un lit ! C’est quand on commence à grandir, a. Il y a trois ans, je voulais m’acheter le dernier sac et là, je me suis acheté le dernier lit en vogue. Ma grand-mère me disait toujours que le meilleur secret de beauté, c’est de bien dormir. Je l’avais aussi lu en interview. Je me disais que c’était un peu ringard, mais en fait, c’est vrai.
Les gens que j’aime auprès de moi. Et le rêve se prolonge dans la vie, parce qu’ils sont là encore.
Le contraire. J’en fais souvent. C’est toujours lié aux gens que j’aime.
Ma mère.
Ma mère aussi 🙂
Une amie quand je l’oublie. Il faut que je l’oublie, je veux lâcher prise en jouant.
Non, mais justement c’est pour ça que la rencontre avec le metteur en scène est primordiale : j’ai besoin de lui faire confiance. Sur un tournage, j’ai besoin de donner mes yeux au réalisateur à partir du moment où je commence et je les récupère 8 semaines après. J’ai besoin de m’oublier.
L’injustice et la famine dans le monde ! Sérieusement, oui, l’injustice. A un moment, on m’appelait « wonder woman » parce que je réglais les injustices commises autour de moi. Je n’aime pas les gens qui s’attaquent aux plus faibles, ça me révolte.
La chaleur humaine. Chez moi, toutes les portes sont ouvertes, c’est important que plein de portes puissent s’ouvrir, qu’il puisse y avoir du monde chez moi. J’aime quand les gens que j’aime passent.
Je ne sais pas… Je pourrais prendre la personnalité de quelqu’un : ma sœur, mon frère ou ma mère. Ce sont les trois plus belles personnes que je connaisse, très objectivement parlant. Bon, je ne peux pas être objective, mais quand même, ce sont des gens bons et j’adorerais leur voler cette bonté.
Y’en a plein ! J’adorerais chanter, danser à la perfection. J’adorerais créer plus de choses…
Un talent que j’ai qui ne sert à rien ? Je sais hyper bien faire les tortillas. C’est hyper relou comme talent. Mais ça peut servir.
Non. Mais on me dit que oui. A chaque fois. Mais moi, je ne pense pas. C’est fou !
Mon frère, ma sœur, ma mère, mon homme.
Ça va faire très comédienne, parce que c’est paradoxal et qu’on fait un métier d’image, mais je n’ai pas du tout confiance en moi. Je sais que je suis très bien entourée. J’ai les mêmes amis depuis 19 ans. Après, l’instinct peut tromper, on peut aller vers des gens qui n’en valent pas la peine, mais sincèrement, c’est très rare. Je sais que je suis entourée de gens bien, que ce soit dans ce métier ou dans la vie, et ça m’aide beaucoup.
La gourmandise 🙂 C’est vrai ! Je ne suis pas très sucré, mais très salé. J’aime manger. Je ne sors pas souvent, mais j’adore faire à manger, recevoir des gens.
Quand je ne travaille pas, je n’ai aucune culpabilité à me réveiller à pas d’heure. L’avenir appartient aux gens qui se lèvent tard, parfois. Je peux rester à ne rien faire toute une journée, sur mon ordi, à regarder des DVD.
Les coquillettes au beurre toutes chaudes avec le fromage mis le plus rapidement possible dessus pendant qu’on regardait Grease avec ma sœur. Tous les mercredis après-midi. On mangeait, sans se regarder et dès qu’il y avait une chanson, on dansait, comme des robots et on se remettait à manger. Je ne sais même pas si on y prenait du plaisir. Mais c’était tous les mercredis après-midi.
Avant-hier, j’ai réussi à faire une soupe de potiron. Un velouté. J’en suis très fière !
Ceux que je ferai à mes enfants.
La liberté. De choix. Se sentir libre ; ça, c’est la plus belle richesse qu’on puisse avoir. Libre de tout, de rêver, de penser.
Non. Parce que d’abord je n’arrive toujours pas à croire qu’on me paye pour un métier que j’aime autant. Petite, je jouais à la poupée, et maintenant je joue à être quelqu’un d’autre. Si en plus, je devais être une autre personne que moi dans la vie, je serais très fatiguée. Ce n’est même pas de la modestie. C’est que je m’ennuierais.
🙂 Non, je pense que c’est Bande à Part qui le vaut bien.
Je sais ! 🙂 Demandez à ma mère. Elle sera objective, elle.