Dans le nouveau film de Gilles Marchand, Dans la forêt (en salle le 15 février), Jérémie Elkaïm interprète un père de famille qui embarque ses deux fils en Suède pour passer leurs vacances au bord d’un lac. Rarement l’avait-on vu aussi inquiétant dans ce personnage aux prises avec ses névroses. Échange fantaisiste avec ce comédien amoureux du jeu, sous toutes ses formes.
Oui, j’aime les artifices. J’ai fait mille films dans ma tête. Une grosse filmographie…
Figurez-vous que oui ! Exceptionnelle, même. Je pense que c’est dû à une forte tendance à la claustrophobie. Je ressens l’espace autour pour pouvoir m’échapper.
À priori, pas du tout. Ça manque de terrasses de café. Mais pour Gilles Marchand, je m’y suis enfoncé et j’ai rencontré les arbres. Ils étaient là avant et ils seront là après. Ils n’ont pas besoin de nous. C’est beau.
Je vis avec une passionnée du ciel. Elle me fait lever le ciboulot tous les jours. Depuis, j’ai découvert qu’il s’y passe des choses…
Le bruit des touches du piano quand quelqu’un joue à mes côtés.
En permanence. J’aime mettre du jeu partout, surtout aux endroits où l’esprit de sérieux serait de mise.
Oui, mais mauvais farceur. J’ai trop peur que la farce inquiète. Je fais toujours en sorte qu’on sache que ça en est une. Surtout avec les enfants…
J’aime regarder les visages qui semblent être des grimaces même quand ils sont au repos.
Amical. J’aime le mélange de tristesse et de légèreté qu’elle contient.
Les commodités, pour les toilettes. Et dire zou pour s’en aller.
Non, peu. Il faut dire qu’il y avait un lampadaire attenant à la fenêtre de la chambre.
Le renard. L’idée qu’il soit malin me séduit. Et j’aime la traduction du mot en japonais : kitsuné.
Oui, beaucoup, ceux des étrangers : ils témoignent du désir de communiquer, de parler dans la langue de l’autre, c’est déjà lui donner un truc. Moins les accents régionaux.
L’Escalier de The Pirouettes. Écouté ce matin avant de déposer les enfants à l’école.
Il est rare dans mon quotidien. En forêt suédoise, il est presque envoûtant.
Pas ceux auxquels on pense. Mais il existe des déserts plus terribles que ceux que la terre nous offre.
Je n’en ai pas. Le trac a un lien avec l’estime qu’on a pour ce qu’on s’apprête à faire. Quand il est là, c’est plutôt bon signe.
Oh fatch (marseillais). Ou rienabr.
Pas vraiment. En revanche, je vais souvent au Louvre voir La Jeune Martyre de Delaroche et La Diseuse de bonne aventure du Caravage.
Oui, mais pas celle des prestidigitateurs, plutôt celle qui surgit quand on ne s’y attend pas. Comme celle de la poésie des choses.
Ni l’un, ni l’autre. Plutôt le yéti du Tibet.