Le système minuté
Il s’agit de laisser jouer le hasard. J’ai arbitrairement décidé de noter ce qui se passe aux 7’, 42’, 70’ et 91’ minutes des films et de soumettre ces moments aux réalisateurs et acteurs venus en faire la promotion.
L’idée est d’être vraiment très précise dans ces descriptions afin que mon interlocuteur puisse réagir au maximum d’éléments, selon ce qui lui importe le plus (le son, les cadrages, les couleurs, etc.). Le choix des mots a son importance également et il arrive que je me fasse reprendre, c’est très bien comme ça.
Chacun s’approprie l’exercice comme il l’entend, mais au final on arrive presque toujours à parler du film de manière concrète, en contournant légèrement le train-train promotionnel.
On pourrait dire que le résultat est à mi-chemin entre la bande-annonce et le commentaire audio, tel qu’on en trouve sur les suppléments DVD.
Présenté en compétition au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, Grave a raflé avec une belle cohérence les deux prix les plus importants : celui du public et celui du jury. Un doublé mérité pour cet épatant film de cannibalisme au féminin :
« Je parle d’un être humain, non de dieu ! Quand on a un personnage principal masculin, on ne se dit pas : ah mince, ça va nous couper de toute la moitié du public féminin, elles ne vont pas comprendre. Ben si enfin, évidemment ! En ça, c’est un film féministe. »