Dans Le Goût des merveilles, elle est une jeune veuve criblée de dettes qui a oublié de sourire. Un sourire que va lui rendre la rencontre avec un jeune homme charmant, atteint par le syndrome d’Asperger. Une histoire légère et poétique, jolie et drôle, que la Belge porte avec enthousiasme et bonheur. Échange de textos rieurs pendant le festival du film de Sarlat.
Ce matin, je devais prendre un avion pour venir à Sarlat. Il y a eu un brouillard immense et tous les avions ont été annulés. Il y avait quelque chose d’assez joli à voir tous ces gens pressés, contrariés par la nature, obligés de rester là parce qu’il y avait un grand blanc tout autour. J’avais presque envie que ça dure.
Oui, parce que ça produit quelque chose ; du coup, les gens se parlent. On a l’habitude de ne pas s’arrêter, de foncer, de ne pas être empêchés dans nos mouvements. Et soudain, du brouillard arrête tout. J’essaye toujours de transformer un peu les choses. Mon émerveillement, j’essaye de le cultiver, avec la curiosité. C’est la seule manière d’être un peu heureux
Tout autour de moi, ce matin. Sinon, j’ai une vue de chez moi à Paris qui me permet de voir le ciel et de m’émerveiller, moi qui ne suis pas parisienne. J’ai une petite fille, je me lève très tôt et j’aime lui montrer les choses.
Peut-être un certain côté concret. Et une faculté à relativiser, à ne pas trop me prendre au sérieux. Quand on parle de notoriété… Ce truc flou, évanescent et éphémère. Ouais, peut-être une lucidité sur ça.
J’aime beaucoup la révolte perpétuelle française. à la fois c’est un empêchement politique, mais je crois que chez nous, si les lois vont plus vite, le débat politique est moins public. Les hommes politiques peuvent prendre des décisions sans que tout le monde s’en mêle. Et en même temps, c’est une tradition française, c’est quelque chose qui me plaît, que le politique soit plus présent. C’est très exotique pour moi, ça me séduit beaucoup, cet héritage culturel.
Je suis un peu droguée à la poutargue, un truc très étrange que les gens n’aiment pas, sauf ma fille de deux ans et demi. Ce sont des œufs de mulet séchés. Et sinon, tous les goûts italiens. Mais la poutargue… J’adore ça !
Une odeur de jasmin me fait penser à mon grand-père qui n’est plus là et qui habitait en Espagne.
Je suis un peu emmerdée par cette époque de réaction immédiate. C’est de l’ordre du quotidien ou de l’universel, la réaction à chaud n’est jamais la bonne. Il faut du temps. Du temps pour rencontrer quelqu’un, ce n’est pas une histoire de trois clics, ça rejoint le film, qui parle de l’importance du temps. Pour comprendre, il faut du temps, de l’investissement. Sinon on est victime de guides faciles, des choses qui ne sont pas nous-mêmes.
Bordélique. À fond !
Smoking. J’ai essayé une fois le jogging et j’avais l’impression que tout le monde me regardait, tellement je me sentais ridicule. J’ai essayé les petites foulées, je me sentais grotesque.
Par cœur pour faire de l’impro. Il faut connaître pour pouvoir se détacher. Si tu connais ton texte, tu peux t’en détacher
8.
Non.
Non, aucune. S’il y a une échelle, je vais en dessous.
Oui ! a + b au carré est égal à a au carré plus 2 ab… Merde ! Plus b au carré ! J’y étais presque ! Ça reste quand même. Il faut dire qu’on m’avait mise en maths fortes, et c’était hyper dur. Mon père était médecin et regardait mes envies de théâtre d’un œil inquiet. Du coup, il a voulu que jusqu’à mes dix-huit ans, je fasse des « vraies » études.
Non, pas vraiment, mais souvent quand je lis des choses, je note des phrases. J’ai récemment vu Le Temps de l’innocence de Martin Scorsese. Le personnage de Michelle Pfeiffer dit : « J’aime être seule tant que mes amis me protègent de la solitude », c’est quelque chose que je trouve joli.
Un truc qui me vient assez souvent, et qui est assez belge, c’est : « Quel gros cave ! ». Et « kletz » aussi. Ça reste belge.