Lors de la promotion de Möbius d’Eric Rochant, on l’aura vue élégante, montée sur talons aiguilles, chevelure dorée, regard azur. Dans la droite lignée de son personnage glamour, cueilli par le charme d’un homme secret, Cécile de France joue le jeu de la sophistication. Elle sait aussi quitter les sentiers balisés, le temps d’un échange aux accents dadaïstes.
Oui, parce que j’aime bien dormir la tête au nord.
Non, pas trop. Je peux même me perdre dans des couloirs très facilement.
Ni l’un, ni l’autre. C’est par phases. Le rangement est un nettoyage du cerveau qui peut faire du bien. Spontanément, je dirais que je suis moyennement bordélique.
Non, mais j’avais vu le dessin animé, enfant, et j’ai été assez traumatisée, notamment par son côté onirique sombre. Comme je n’aime pas trop me souvenir de mes rêves, cette histoire a une résonance négative en moi.
Nous les Belges, nous sommes toujours fiers des compatriotes connus à l’étranger. Mais je n’aime pas Tintin, je le trouve un peu niais, pas très funky.
Déjà un peu mieux ! J’aime surtout le Capitaine Haddock.
Pelle le Conquérant de Bille August. Je l’ai vu dans un vieux cinéma de quartier près de chez moi. C’est mon premier bouleversement cinématographique.
Non, plutôt des actrices anglaises, notamment Tilda Swinton. C’est vraiment ma référence. J’aime ses choix de films. Je trouve sa carrière très classe. J’ai beaucoup de respect pour elle.
Pour des rôles, avec grand plaisir. C’est un accessoire de jeu assez ludique pour un acteur.
Je suis assez mauvaise chanteuse, mais je vais débuter les répétitions de Anna, une comédie musicale de Serge Gainsbourg qui sera jouée au Théâtre du Rond Point en septembre, puis en tournée. Là, il va falloir que j’apprenne le chant.
Je n’ai pas de truc. Si j’ai le trac pour un film, je bosse. Et au théâtre, je suis impatiente d’aller sur scène, car je sais qu’au premier pas, le trac disparaît.
Pas du tout, je déteste ça, parce que je suis incapable de dormir un quart d’heure et de faire une sieste reposante. Si je dors, c’est plutôt une heure et demie et après je suis K.O. J’ai du mal à lâcher prise la journée. Le soir, il n’y a aucun problème, mais la journée, je n’aime pas ça.
Oui, j’en ai une collection depuis que j’ai 10 ans. Elle rassemble des vêtements de mon arrière-grand-mère, comme des choses que j’ai chinées. J’aime bien me déguiser en garçon avec des postiches, ou en Américaine des années 1980.
Elles sont importantes et je les travaille. Notamment dans Möbius.
Dans la vie, toujours talons plats. Et quand c’est nécessaire dans mon travail, talons hauts, à mon plus grand désespoir !
Pas spécialement, mais si c’est nécessaire pour un rôle, je peux le devenir. Ce fut le cas pour Un secret, Gardiens de l’ordre, Haute tension, Où est la main de l’homme sans tête et d’autres. A chaque fois, c’était beaucoup de préparation physique avec une coach, cascadeuse. Donc s’il le faut, oui, mais dans l’âme, non, je ne le suis pas.
Oui, bien sûr, à chaque rôle. Pour Möbius, il y a eu un vrai travail pour la rendre plus grave. Il fallait effacer ce qu’il y avait d’enfantin chez moi. Contrairement à Fauteuils d’orchestre, par exemple, où je pouvais vraiment laisser libre cours à ma voix enfantine.
J’adore ça. Aussi parce que je viens de Belgique, où l’accent est partie intégrante de l’humour. Je trouve que les accents donnent un petit peps au quotidien !