C’est un enfant de la balle, qui promène sa jolie figure et sa fine silhouette sur le grand et le petit écran depuis une dizaine d’années. On l’a croisé dans deux films remarquables et saisissants, Michael Kohlhaas d’Arnaud des Pallières et Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore, mais aussi dans Les Anarchistes ou la série Engrenages. Ce mercredi 4 mai, il est à l’affiche du premier long-métrage de Rachel Lang, Baden Baden (découvert au Festival Premiers Plans d’Angers 2016). Rencontre du coq à l’âne, aller et retour avec ce comédien au regard affûté.
Le chat. Parce qu’il est mystérieux, indépendant, rieur, mais aussi élégant.
Le rappeur Oxmo Puccino. Un vrai poète. Il s’amuse beaucoup avec les mots et a cette manière si particulière de les dire.
« Quel cauchemar! » Heu, non… plutôt « Fils de pute ».
Faire à manger. Quand j’ai du mal à me lever, la seule idée de manger me sort du lit. Je suis obsédé par l’idée de bien manger. J’ai des obsessions culinaires, différentes selon les périodes.
La Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák. Sur la Place de la République à Paris en ce moment, il y a le mouvement de la « Nuit debout ». Il y a eu un appel à musiciens et un orchestre de 350 musiciens – qui ne se connaissaient pas – a joué ce morceau l’autre soir. La place était noire de monde, c’était bouleversant. Depuis, je l’ai en tête et elle tourne en boucle chez moi.
Je suis persuadé de l’avoir, mais d’après ce qu’on me dit, je ne l’ai pas.
Oui, quand j’ai le temps. Mais si je n’ai pas le temps, ça m’angoisse. Quand je peux, j’aime bien partir le matin – après avoir mangé ! – et marcher à l’aveugle : on découvre des choses qu’on ne soupçonnait pas du tout, parfois même à côté de chez soi.
J’aime bien l’idée, en tout cas. L’idée de la direction. J’avais écrit une petite nouvelle avec un personnage qui tombait sur une boussole et qui décidait de suivre le Nord. Si l’on décide de suivre une boussole, on risque de vite se retrouver face à un mur. Ce qui est intéressant, c’est de voir ce qu’il y a derrière.
J’ai énormément de petits objets. Pas forcément fétiches. J’ai, par exemple, Napoléon et Joséphine en figurines de plomb : lui regarde droit devant, elle est un peu en retrait et regarde ailleurs. Je les ai mis sous cloche, pour restreindre l’Empire, mais quelqu’un est venu chez moi et a cassé la cloche. Depuis, je suis en quête de cloche, car l’Empire est en train de s’étendre et je n’aime pas ça du tout. Il y a chez moi pas mal de « scènes de crime » qui n’ont rien de criminel en réalité, mais qui sont des rencontres entre les objets. De là naissent des histoires… Il y a un peu de superstition là-dedans, mais une superstition ludique, poético-absurde.
Oui, parce qu’il y a d’autres mots dedans : enchanter, chanter. Et j’aime ce mot pour lui-même. En deux mots aussi, c’est sympa : « en chantement ». Ça ne veut rien dire, mais pourquoi pas ? « Elle est partie en chantement… ».
Les bruits de la nature : le ressac de la mer, le vent, les oiseaux du matin. L’orage qui arrive aussi, ça donne envie d’être une montagne. Il y a des idées comme ça, des associations… Comme faire le ménage et écouter de la musique classique, ça s’accorde très bien.
Il y a des acteurs que j’admire. Comme Mathieu Amalric, par exemple. J’ai aussi une passion pour Michel Serrault.
Si c’est pour un film, je préfère jouer Tintin !
Il n’y en n’a pas, mais il y a souvent cette idée dans mes rêves d’espace très vaste avec beaucoup de couloirs, de portes, d’escaliers, de labyrinthe, où a lieu une chasse à l’homme, une course poursuite qui nécessite qu’il faille se cacher.
Bien sûr. Le mot, déjà ! Et puis, il y a des choses magiques, des gens magiques. Malheureusement, on n’a pas toujours le temps ou l’espace mental pour les voir et les apprécier. C’est quelque chose qui se perd quand on devient adulte. Par exemple, quand j’étais aux Arts Décoratifs, il n’était question que de ça : de l’extraordinaire dans les choses simples, du regard poétique sur les choses de la vie courante, et on prenait le temps pour ça. J’ai un ami, par exemple, qui avait découpé un quatre-quarts en trois tiers sans truquage : ça, c’est de la magie ! Mes amis proches sont des magiciens, ils inventent, dessinent, fabriquent, transforment ce qu’ils touchent. Le cinéma, la poésie, la peinture tentent de rendre visible ce qu’il y a de magique tout autour de nous. Heureusement qu’ils existent.