Film ultime sur le surf, Graffiti Party est aussi l’œuvre la plus personnelle et émouvante du turbulent John Milius, futur réalisateur de Conan le Barbare et L’Aube rouge.
Oubliez le doc pourtant culte Chasseurs de vagues (Endless Summer), oubliez Point Break et ses braqueurs amateurs de planche, l’ultime film sur le surf s’intitule Graffiti Party (traduction opportuniste de Big Wednesday, pour profiter du succès d’American Graffiti). Troisième et probablement meilleur film du martial John Milius (L’Aube rouge, L’Adieu au roi), cette évocation de la vie de trois surfeurs dans l’Amérique des années 1960 et 1970 est une petite merveille, qui célèbre en toute discrétion ses 40 ans cette année. À la fois profondément mélancolique – nos trois héros, à la fois dieux grecs et américains très moyens, surfent sur la très douce BO de Basil Poledouris – et potache – les trois hommes enchaînent les bagarres, les beuveries et tentent d’échapper à la conscription en pleine guerre du Vietnam, dans des scènes souvent hilarantes – Big Wednesday est surtout l’œuvre la plus personnelle du complexe John Milius. Le scénariste d’Apocalypse Now et réalisateur de Conan le barbare a en effet puisé dans ses souvenirs de jeunesse pour construire l’intrigue de cette ode aux surfeurs. Car, c’est là une des forces du film, nos trois héros (incarnés par William Katt, Jan Michael Vincent et Gary Busey, qui ne trouveront jamais meilleur rôle) sont doublés pour les scènes de surf par des pointures de ce sport, superbement filmées par le cinéaste. Elles sont le point d’orgue de ce film qui mériterait amplement une ressortie sur grand écran.