C’est l’unique long-métrage réalisé par une femme et récipiendaire d’une Palme d’or… partagée avec un homme ! – Chen Kaige pour Adieu ma concubine. Vingt-cinq ans déjà, mais sa puissance reste intacte. C’est l’histoire d’une veuve, fermée dans son mutisme et amoureuse de son piano (Holly Hunter), et petit à petit d’un homme (Harvey Keitel) qui la détourne de son nouveau mari, autoritaire et furieusement jaloux (Sam Neill). Débarquée d’Écosse en Nouvelle-Zélande, avec sa fille de neuf ans (Anna Paquin), Ada foule le sable d’une plage sauvage, battue par l’écume des vagues puissantes. C’est là que son futur époux la force à abandonner son instrument, pour ne pas le transporter à travers le bush. La plage comme premier enjeu dramatique, révélateur des divergences. Baines, le futur amant illettré, physique, sensoriel et sauvage, comprend illico que tout se joue là. Il récupère le piano et va devenir le pont entre Ada et la renaissance à la vie. La plage comme terrain de jeu pour la petite Flora, qui court et danse avec les algues. La plage comme page blanche où construire un hippocampe géant. La plage comme métaphore de la passion.