While we’re young
Comment se renouveler quand on a 40 ans ? Comment s’aimer encore ? Comment rêver ? Voilà les questions qui hantent Josh et Cornelia (Ben Stiller et Naomi Watts), un couple new-yorkais œuvrant dans le milieu du cinéma documentaire, encore plus lorsqu’ils croisent la route d’un duo de jeunes hipsters (Adam Driver et Amanda Seyfried) dans la vingtaine. Le choc des générations revu et corrigé à la façon ironique et tendre de Noah Baumbach ? Oui, bien sûr, mais pas seulement. Car l’indépendant new-yorkais profite surtout de ce While We’re Young pour peaufiner et raffiner ce qui fait le sel de son merveilleux cinéma doux-amer. Une réflexivité constante d’abord, lui qui ne peut s’empêcher de bourrer ses œuvres de références et d’hommages ultra-cinéphiles (cette fois, d’Albert Maysles aux Goonies en passant par Eisenstein), et qui devient dans ce film le cœur palpitant de son propos. Une parenté allenienne ensuite, dépassant les évidences (mise en scène naturaliste, rues new-yorkaises, crise existentielle, dialogues toniques) pour mieux, comme dans les meilleurs Woody, se transformer en un autoportrait intime du cinéaste irrigué, par la force d’un scénario original et simple, par de grands questionnements universels sur le vieillissement, l’amour, l’amitié et la réussite. Sincère et humain, drôle et touchant, personnel et raffiné : While We’re Young, peut-être davantage encore que Frances Ha ou Greenberg, est de ces films-oignons qui se révèlent, l’air de rien, couche après couche pour mieux toucher droit au cœur.