Trance
On attendait avec impatience le retour de Danny Boyle sur les terres psychédéliques. Trainspotting, qui l’a fait mondialement connaître, est aujourd’hui encore une référence dans le cinéma de genre. Lors d’une séquence de 127 Heures particulièrement redoutable pour les âmes sensibles, Danny Boyle, l’intenable garnement, grand manipulateur des perceptions sur écran, se rappelait à notre bon souvenir… Avec Trance, il y va cette fois un peu plus fort encore, plongeant au cœur de l’inconscient et de ses mystères. Son scénario repose sur la trajectoire de Simon, commissaire-priseur, complice de Franck et son gang dans le vol d’un tableau de prix. Dans le feu de l’action, Simon est assommé et oublie où a été caché le tableau dérobé. Pour lui faire retrouver ses esprits, Franck le conduit chez une hypnothérapeute : elle lui fera exhumer d’autres souvenirs, bien plus enfouis encore. Inquiétant, envoûtant et perturbant, Trance est tout cela à la fois, jouant sur la perception du spectateur pour mieux l’emmener en balade, en s’appuyant aussi bien sur l’image que le son. Avec l’aide d’acteurs intenses, du faux naïf James McAvoy à l’animal Vincent Cassel, en passant par l’étrange Rosario Dawson, Boyle s’amuse et pousse son système jusqu’à saturation. C’est inutilement complexe, mais très audacieux.