The Lunchbox
Ça se passe à Bombay, où chaque jour les Dabbawallah essaiment dans toute la ville pour livrer les « dabba », les « lunchboxes », qui permettent aux maris de manger sur leur lieu de travail le repas préparé à la maison par leur épouse. Une faille dans ce système de livraison occasionne l’arrivée, par erreur, sur le bureau de Saajan, fonctionnaire au bord de la retraite, veuf et peu communicatif, d’un succulent déjeuner préparé avec amour par Ila, femme délaissée qui voulait réveiller les papilles et l’amour de son conjoint. Ce point de départ, qui nous plonge au cœur d’une ville bourdonnante et bruissante, donne lieu à une comédie romantique inédite. Le contexte indien renouvelle ce genre plutôt américain et lui donne une fraîcheur bienvenue. Les trajets quotidiens, la vision d’un tissu urbain spécifique sont intimement liés à l’évolution des personnages qui ne communiquent que par petits mots interposés. Elle, confinée chez elle, habille sa fille pour l’école et discute avec Auntie, une voisine qu’on ne verra jamais, mais qui lui prodigue conseils culinaires et matrimoniaux. Lui, routinier et ronchon, se remet à sourire, découvre l’altérité et se lie avec le jeune homme qui va lui succéder à son poste. Ces deux solitudes n’auraient jamais dû se rencontrer et, comme dans toute comédie romantique qui se respecte, elles finiront par s’unir. Le chemin chaotique les amenant à réenvisager leur vie et les menant l’un vers l’autre, réveille leurs sens et les nôtres. Et fait tout le sel de ce film coloré, encourageant et délicieux.