Dublin dans les années 1980, Conor passe de l’école privée à l’école publique, et sur les conseils de son frère aîné grand pourvoyeur de disques vinyl, tente d’assourdir les querelles parentales incessantes sous des flots de rock. Tombé amoureux d’une pimpante jeune aspirante actrice, il lui propose de la faire jouer dans le clip de son groupe. Problème : il n’a pas de groupe. Ne lui reste plus qu’à en monter un ! Après le délicieux et délicat Once (2007) et un passage par l’Amérique avec New York Melody (2013), John Carvey, né en 1972, revient dans son Irlande natale et sur les traces de sa jeunesse. Les sons de Duran Duran, The Cure, The Clash, The Jam et bien d’autres groupes mythiques accompagnent l’éveil musical (et la transformation vestimentaire et capillaire) de Conor et de sa bande de bras cassés. Le film est un voyage enthousiasmant dans une jeunesse pas si lointaine et cette jeunesse là est contagieuse. Ce feel good movie observe une époque et un contexte social sans se voiler la face, mais s’amuse aussi à évoquer le bonheur qu’il peut y avoir à être triste. Le tournage du clip, à lui seul est un moment d’anthologie. C’est vif, brillant, entraînant, et les jeunes acteurs, en tête desquels l’excellent Ferdia Walsh-Peelo, débutant qui ira loin, sont tous formidables. Il y a du conte de fées dans cette histoire d’une (re)naissance où les pimbêches ont du cœur et les skinheads une âme.