Entre ses camarades de classe qui le brutalisent, sa mère qui est gravement malade et sa grand-mère qui lui fait peur, la vie du jeune Conor n’est pas facile. Victime impuissante des tourments de la vie, il reçoit la visite en rêve d’un monstre géant prenant la forme de l’if du fond de son jardin, un arbre vivant, fort, vieux et sage, qui semble tout droit sorti d’une histoire de Tolkien. Ce dernier va lui conter trois histoires, des paraboles qui remettront en question sa vision du monde, et qui vont l’aider à grandir. Alternant entre une mise en scène très soignée et fluide à la Spielberg et quelques courtes séquences particulièrement réussies en animation, Quelques minutes après minuit est un beau film sur l’enfance, original tout en étant conforme aux canons du genre. Davantage récit métaphorique que cinéma fantastique, le nouveau film de Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat) nous expose sa morale avec malice, jouant avec notre naïveté. Ce n’est pas tant le message assez convenu (grandir et affronter ses démons), ni même la conclusion un brin larmoyante qu’on retiendra de Quelques minutes après minuit, mais la manière dont ce message et cette conclusion sont amenés. En adaptant le roman de Patrick Ness, Bayona se place ici en Voltaire du cinéma, adoubé par les effets spéciaux : Quelques minutes après minuit est un joli conte philosophique pour petits et grands.