Promised Land
Steve (Matt Damon) est un gars bien. C’est en tout cas ce qu’il se dit tous les jours en se regardant dans le miroir. Quand sa boîte, un grand groupe énergétique, l’envoie sur place pour convaincre les habitants d’une petite ville de les laisser forer dans leur jardin à la recherche de gaz naturel, il sait qu’il va bien faire les choses. Faire signer les locaux, et faire gagner plein d’argent au groupe. Steve a la technique. Un mélange de tchatche et d’empathie, parce que Steve, aussi, vient d’une petite ville. Avec sa collègue Sue (l’impeccable Frances McDormand), ils vont pourtant se heurter à un os, un vieux prof à la retraite et un activiste écologique vont tenter de leur mettre des bâtons dans les roues.
On n’attend pas franchement Gus Van Sant sur un sujet pareil. Le réalisateur de Paranoid Park et Elephant fait ici sa première incursion sur les terres écologiques. S’il s’est emparé du sujet, c’est d’abord grâce à Matt Damon qui ne se contente pas d’interpréter Steve, mais a écrit le scénario avec John Krasinski, un de ses partenaires de jeu. Sur le plan de l’écriture, le film se démarque par un joli refus du manichéisme et la profondeur de ses personnages, même secondaires. Quant à la réalisation, elle affiche une belle tendance à la contemplation, des respirations naturelles dans un monde humain cynique et cru.