Fin des années 1960, tandis que le gouvernement québécois instaure un enseignement public qui bouleverse l’ordre établi, Mère Augustine (Céline Bonnier) s’inquiète de la survie du petit couvent de filles et d’excellence musicale dont elle s’occupe de manière fervente. Prenant les devants, elle envisage un vaste plan de communication pour le défendre… Avec un sujet original, dans un univers entièrement féminin et musical, La Passion d’Augustine a le goût de ces films plébiscités par le public, préconisant une mise en scène aussi classique qu’élégante, jouant d’émotions en crescendo et de suspens avec en toile de fond, un concours pour un Grand Prix de piano. Avec une palette d’actrices parfaites jusque dans ses seconds rôles, Léa Pool réussit à ressusciter l’esprit d’une communauté de sœurs avec une sincérité jamais mièvre, et surtout à évoquer le trouble de leur intimité, notamment dans un moment frontal et mémorable (sorte d’acmé du film) lié à la perte de leur identité.
Céline Bonnier, actrice célèbre au Canada, porte ce film avec efficacité face à Lysandre Mesnard, débutante à l’écran mais pianiste talentueuse et aguerrie. Elles donnent toutes deux « la note » à ce film enthousiaste et charmant, auréolé de succès public (près d’1,8 million de spectateurs outre-Manche) et qui a raflé pas moins de six prix au Gala du cinéma québécois dont celui du « meilleur film ». La Passion d’Augustine saura-t-il séduire autant les cœurs français ?